Edito du "MCLCM "Par André Antibi
2003 – 2013, 10 années se sont écoulées depuis la parution du livre « La constante macabre », et le début de notre action militante contre la constante macabre.
Compte-tenu du grand nombre de soutiens dont notre mouvement, le MCLCM, a bénéficié, je pensais que ce dysfonctionnement n’existerait pratiquement plus dans notre pays aujourd’hui, et que notre association aurait donc rempli sa mission. Malheureusement, cette prédiction idyllique ne correspond pas à la réalité ; nous devons poursuivre notre combat, d’autant plus que notre action a déjà eu des effets très positifs, par exemple :
♦ Les partenaires du système éducatif français reconnaissent généralement l’existence de ce dysfonctionnement ;
♦ De plus en plus d’enseignants mettent en pratique le système d’évaluation par contrat de confiance (EPCC), qui permet d’aider les professeurs à s’affranchir de la constante macabre dont ils sont victimes tout autant que leurs élèves. L’analyse des mises en pratique de ce système montre qu’il présente d’autres avantages importants : forte incitation au travail des élèves, augmentation sensible du climat de confiance entre l’enseignant et ses élèves, renforcement de la relation entre les parents d’élèves et l’Ecole, plus grande efficacité des mesures de soutien scolaire. Ainsi, ce système est utile même dans les disciplines où la constante macabre est peu présente.
♦ Le soutien du Ministère de l’Éducation nationale est de plus en plus important ; le système EPCC a été recommandé dans le rapport de l’Assemblée nationale de Jacques Grosperrin, en 2010, dans la circulaire de rentrée de la DGESCO en 2011 ; le MCLCM a été invité à participer à la concertation nationale pour la refondation de l’Ecole de la République en 2012,…
♦ L’aide financière du Ministère de l’Éducation nationale se poursuit depuis plusieurs années,
♦ Le Ministère vient d’attribuer des moyens horaires au MCLCM pour l’année 2013 - 2014 (10 HSA)
♦ En coopération avec la DGESCO est en préparation la mise en ligne prochaine sur le site EDUSCOL de ma conférence sur ce sujet, suivie du témoignage de Corinne Ottomani-Croc,
♦ Le MCLCM bénéficie du précieux soutien de collectivités territoriales et de rectorats. En témoignent par exemple les relations constructives avec Florence Robine, Rectrice de l’académie de Créteil, et avec Mathieu Hanotin, Député, Vice – président du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis.
♦ L’appui du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche s’est manifesté à l’occasion du Colloque du MCLCM du 17 juin 2013 inauguré notamment par la Directrice générale de la DGESIP.
Enfin, il me semble utile de rappeler deux points auxquels notre association est particulièrement attachée. D’une part, les premières victimes de la constante macabre, dans un cursus scolaire ou universitaire, sont les enfants et les jeunes de milieu défavorisé ; ainsi notre action est un combat pour une plus grande justice sociale. D’autre part, notre action se situe au-delà de certains clivages qui peuvent parfois se manifester ; ainsi par exemple, lors de notre colloque-anniversaire à l’Ecole des Mines en Juin dernier, une même table ronde, animée par François Jarraud, rédacteur en chef du Café Pédagogique, a regroupé des responsables de la FSU, de l’Enseignement Catholique, de la Conférence des Grandes Ecoles, un ancien Recteur.
On pourrait légitimement se demander pourquoi, dans un tel contexte favorable, notre action n’a pas encore abouti. La réponse à cette question est simple : nous sommes convaincus que la contrainte, par exemple au travers d’un texte ministériel, n’est pas une bonne solution. Au contraire, il convient de convaincre, d’expliquer, de débattre en mettant à profit l’ensemble des soutiens à notre démarche. C’est ce que nous faisons. C’est peut-être plus long que prévu, mais l’adhésion du plus grand nombre est à ce prix. Nous y parviendrons.
André Antibi, Président du MCLCM, octobre 2013